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Barbara par Henri Ruttiens (Librairie Abélard Bruxelles)

Barbara d'Alcantara au Jardin de ma Soeur.

A diverses occasions, notre librairie attire votre attention, en toute simplicité, sur une pièce de théatre ou un spectacle littéraire qu'elle trouve plutôt à son goût. (Rappelez-vous: «Marguerite Duras», «William Cliff par William Cliff», Nicolas Rey (« Et vivre était sublime» ) etc ...).

A présent et pour la première fois, nous recommandons, à vos oreilles, une chanteuse-interprète.

Voilà qui peut surprendre de la part d'un libraire qui, en principe, fait circuler les mots quand ils sont imprimés sur papier plutôt que ceux qui s'envolent sur un air de musique. ( Et qui finissent, quand même, par se poser quelque part sur un support audio.)

On aurait tort de tenir la chanson (dite «à texte») pour un art mineur relevant de la sous-littérature. Alors qu'elle constitue, à sa manière, une alliée précieuse de la littérature tout court.

Combien d'entre nous n'ont-ils pas découvert Aragon à partir de Jean Ferrat, Jacques Prévert via Juliette Gréco ou Max Elskamp par l'entremise chantante de Julos Beaucarne?

La chanteuse dont nous vous invitons à écouter le récital se caractérise non seulement par une voix limpide, fluide et raffinée mais aussi par la qualité littéraire de ses textes.

De nos jours, les paroles des chansons – souvent, il faut bien le dire, assez médiocres - s'effacent derrière des musiques technologiquement tapageuses. Lesquelles les rendent – ce qui, après tout, n'est peut-être pas plus mal – inaudibles et incompréhensibles.

Rien de tout cela ici.

Grâce à une diction intelligente et un pouvoir d'expression qui lui est propre, Barbara d'Alcantara revifie des chansons d' hier et d'avant-hier en les interprétant avec des nuances très personnelles, un peu comme un comédien jouerait le rôle d'un personnage. On a l'impression qu'elle ajoute un supplément d'âme et de sens aux paroles ou les fait redécouvrir sous un angle inattendu sans pour autant, faut-il le préciser, trahir l'auteur.

Ainsi, lorsqu'elle chante «Les Amis de Monsieur», chanson de caf'conc' typiquement 1900 . De même, avec un poème singulièrement original d'Anna de Noailles(1876-1933), écrivain(e) méconnu(e )de nos jours. (Poème, soit dit au passage, remarquablement mis en musique par Julos Beaucarne.)

Le répertoire qu'elle propose est éclectique et correspond, on peut le supposer, à sa vision de la vie (et de la chanson).

Il combine des chansons d'aujourd'hui – à commencer par celles écrites sur mesure pour elle-même – et d'autres des années 50-60-70 avec, gage prometteur pour la qualité..., un taux exceptionnel de « Prix de l'Académie Charles-Cros».

On croise ainsi dans ce récital (je cite en vrac): Julos Beaucarne, évidemment, qui a écrit plusieurs chansons à son intention; la regrettée Andrée Simons (1949-1984); Danielle Messia (1956-1985); Maurice Fanon (1929-1991) auquel Juliette Gréco consacra tout un album; Gilbert Lafaille; Allain Leprest (1954-2011) poète et parolier tenu en grande estime par Claude Nougaro; Gilbert Delahaye, Anne Sylvestre ainsi que Catherine Leforestier et son frère cadet Maxime, ... etc.

Tout libraires que nous sommes, qui nous réfugions volontiers dans le silence de la lecture, nous n'hésitons pas à vous suggérer de venir applaudir (des deux mains) Barbara d'Alcantara, une chanteuse de talent, inspirée (et inspirante), audacieuse avec pudeur (ou pudique avec des audaces).

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